Philosophie : du grec philo « ami » et sophia « sagesse ». Je laisserais le lecteur décider de la pertinence d’appeler une ville Sofia
Antipolis, ce qui traduit signifie « il est sage d’être contre la police »
I) Incitation ou la Palestine (pour comprendre le jeu de mot merci de vous reporter au chapitre suivant)
Introduisons si vous le voulez bien un peu de philosophie. Je sais que poiur beaucoup ce mot sonne comme un glas un
beau jour de mai lorsque que géraniums et seins fleurissent aux balcons et que d’aucuns à sa seule vue auront tourné la page. Après tout n’évoque t’il pas ces heures mornes passées dans une
classe poussiéreuse, animées par les éructations et les quintes de toux glaireuses d’un vieillard décrépi certainement contemporain d’Aristote, à en juger d’après son odeur et les bourrelets de
rides qui font de son visage Hiroshima après le passage des Américains, ces longues phrases tout aussi dépourvues de rythme que celle-ci, ponctuées par l’étouffement du professeur dans sa graisse
(et aussi sa Grèce n’oublions pas) faciale, signe avant coureur d’une mort qui se fait attendre depuis trop longtemps et qui pourtant semble bien être le dernier espoir de ses élèves.
Certes j’admettrai volontiers que la philosophie a pu être cela quand vous étiez lycéens mais regardez-vous bandes de larves informes qui s’agglutinent par milliers dans des lieux mal odorants et
mobiles pour aller vous faire pantins d’un gugusse encostumé avec mauvais goût et qui en revenez moites, regardez-vous : à vous voir comme l’autre grabataire qui jadis fut votre prof, ne
vous sentez vous pas prêts ? Et puis, après tout la philosophie peut être agréable et pas qu’un sacerdoce, utile chaque jour et non pas faite de questions insolubles, même dans l’alcool.
Ainsi je conseille à tous les charpentiers d’apprendre avec Nietzsche à philosopher avec un marteau (et pas seulement un fou) et d’attendre le soir pour sculpter dans le bois des dieux,
précipitant ainsi le crépuscule des idoles afin que l’on puisse créer, par delà bien et mal, des jours meilleurs où la science homosexuelle, le fameux « gay savoir », sera reconnue et
que voyant arriver l’un de ses défenseurs on ne dise plus « ecce homo » c’est à dire « celui-là, c’est une tapette ». Etonnant, n’est-ce pas ?
Il faut donc se dire que tout le monde peut philosopher et je m’en vais vous en donner un exemple : un vieux
Grec (les pires !) affirma qu’Hercule ne pourrait jamais rattraper une tortue, même en courant, car avant de l’atteindre il lui faudrait parcourir la moitié de la distance le séparant de
celle-ci, mais qu’avant de faire cette moitié de distance il lui faudrait parcourir la moitié de la moitié de la distance… si bien qu’il se perdrait dans l’infini et ne
pourrait donc jamais acquérir cet élément essentiel à une soupe éponyme. Aristote qui connaissait bien les Grecs lui dit qu’il avait pris les choses à l’envers (normal pour un Grec me direz-vous)
et qu’il s’agissait d’un syllogisme mal posé et donc incohérent avec la réalité du monde. Bref, il était bien emmerdé et n’avait pas répondu du tout au problème. Le temps passa et beaucoup firent
la fortune des dentistes en s’y cassant les dents, chacun y apportant qui sa formule mathématique à deux balles qui une analyse sur la mauvaise conception de l’espace entre Hercule et la tortue,
considéré comme du temps… En gros pendant des siècles, si c’est pas malheureux, tout ce beau monde courut après une pauvre tortue sans jamais pour l’attraper ni se rapprocher d’elle. Brigitte
Bardot, si tu nous lis, c’est aussi un petit peu ta victoire. Toujours est-il qu’on en était tous là, comme des lièvres, quand un pauvre type est arrivé, le regard aussi vif qu’une courgette et
que, pour la déconne, on lui a posé la question. Le mec nous a regardé à travers son nez aussi énorme qu’écarlate et nous a craché, dédaigneux, de son haleine plus alcoolisée
qu’une vodka russe :
« Ben… Y suffit d’se l’ver et d’marcher ! »
Les philosophes en pleurent encore.
Vous voyez bien, amis alcoolique, que vous aussi pouvez philosopher alors à la nôtre !
II) Dissertation, pas seulement destinée aux Juifs ( dissert à Sion)
Nous réfléchirons sur le sujet suivant afin d’élever notre pensée en résolvant le plus grand problème de l’humanité : « Qui de la voiture ou de l’autostoppeur est premier ? »
Pour répondre nous appliquerons la technique simple du plan en trois parties à savoir :
1) Thèse
2) Antithèse
3) Foutaises
S’agissant toutefois d’un exercice comportant un aspect méthodique nous commencerons par en expliquer la méthode. D’abord il faut une introduction qui est la phase la plus technique puisqu’elle
doit à la fois retenir l’attention, soulever des problèmes menant à une problématisation qui se trouve être le fil conducteur de la dissertation, mais aussi une annonce claire du plan. Il
convient d’être novateur et subtil en évitant les généralisations abusives. On choisira de préférence de l’entamer sur une citation d’un homme célèbre ou un problème d’actualité.
Ensuite vient la thèse avec les arguments qui la corroborent et la soutiennent, les fameuses pro-thèses, raisonnement construit avec soin, avec soin de comporter des absurdités faciles à
contredire plus tard.
L’antithèse a pour but de les déceler et de montrer poliment qu’on écrit dans le vague depuis des heures sans rien avoir apporter au problème. Puis viennent les foutaises en tout genre dont le
seul but est de cacher son désintérêt sous un masque de réflexions personnelle soi disant pour fonder une nouvelle thèse plus personnelle et affûtée, ce que fera de la mienne une Parent-thèse.
(Notons au passage que ces deux parties doivent être développées voire prolongées pour faire croire un tant soit peu à un cheminement de la pensé si bien qu’il convient d’être le moins concis et
elliptique possible).
Enfin, sur une marche des walkyries, doit éclater comme une apothéose la conclusion, summum de la pensée et véritable triomphe de la raison. Commençons donc :
Tante Joséphine me l’a dit, « de tout temps il y a eu des hommes ». Pourquoi donc s’inquiéter seulement
maintenant des problèmes de pollution dus aux voitures ? La voiture est un objet qui sert à l’homme à faire du bruit et à avoir des contraventions et à la femme à avoir des accidents.
Faut-il donc la supprimer sous prétexte qu’il y sur la banquise des bébés phoques qui meurent de chaud à cause des gaz à effets de serre ? Mais si nous faisons cela ne
sont-ce pas les autostoppeurs qui à leur tour sont menacés ? Nous faut-il choisir entre la peste et le contrôle fiscal ? Cela dépend du lien entre autostoppeur et voiture. Peut-être
sont-ils dissociables, peut-être peuvent-ils vivre l’un sans l’autre. Ou pas ! (Vous remarquerez avec quel brio et quel sens de la formule est mené ce début de réflexion). Qui donc de ces
deux entités est la première ? Notons au passage que cette question du commencement n’a rien à voir avec une histoire de poule et d’œuf. D’ailleurs c’est stupide, tout le monde sait que
c’était un coq qui était là en premier, sinon les œufs n’auraient jamais été fécondés.
Nous nous demanderons donc si la patate aurait pu être facteur d’autostoppeur.
Nous verrons dans un premier temps que non puis que oui et enfin que peut-être ou pas.
I)La voiture est première à l’autostoppeur :
S’il n’y avait pas de voiture, il n’y aurait pas d’autostoppeur. CQFD (ce qu’il fallait démontrer)
II)Mais non enfin, c’est l’autostoppeur qui est le premier :
L’autostoppeur étant en puissance dans la voiture c’est son existence qui actualise celle de la voiture et donc la rend réelle. CFDT (ces fainéants doivent travailler)
III) Il nous fallait trouver un terrain d’entente et nous le faisons car comme on dit : « compromis,
chose due »
Si la cocotte minute pouvait parler elle « pschhhittt !!! » Pourtant elle a besoin de la patate pour
faire la soupe qui la rempli et fait d’elle ce qu’elle est, à savoir un instrument de cuisson plutôt pratique conçu pour retenir une vapeur d’eau capable de cuire. « La patate est donc
l’essence de la cocotte minute » comme le conclut Platon dans son Banquet. Or l’essence est aussi le propre de la voiture, ce qui, au passage (autoroutier si vous voulez) montre
qu’elle ne pollue pas. Nous pouvons donc en conclure que la patate est nécessaire à la voiture d’où l’expression « conduire comme une patate » ou « avoir une patate sous le
capot » ou enfin le fameux « ma voiture vaut vingt patates ». Si bien qu’au commencement était la patate qui s’ennuyait ferme et c’est pourquoi nous l’y
trouvons encore aujourd’hui. Elle créa donc la femme à son image puis voyant que celle-ci ne pouvait aller faire la guerre ou créer la torture toute seule et fit l’homme pour la cultiver (la
femme ou la patate à vous de choisir). Mais un jour apparut une cocotte minute lassée d’être délaissée et donnant la femme du beurre lui montra la patate et la femme vit qu’elle était désirable à
regarder -les femmes, images de la patate ne passent-elles pas leur temps à se pavaner devant les miroirs ?- aussi elle en mangea. L’homme qui arriva beurré comme un pti LU n’avait pas
besoin du beurre (c’est là la naissance du racisme) et ne compris rien à la cocotte minute si bien que jusqu’à ce jour c’est à la femme de faire la cuisine. La patate pris une grave décision
toute seule, sans s’occuper de son mari qui ne pensait qu’à creuser (en effet elle s’en plaignait souvent à ses amies en ces termes : « rendez vous compte, même quand je dors il
fore »). Elle condamna la femme, être le plus intelligent, à demeurer soumise à l’homme. Celui-ci ne comprenait toujours rien mais affirma qu’il avait raison et ce fut très bien puisque
étant chef il remplissait son rôle : avoir tort mais le nier et s’imposer. Mais la perverse patate ne s’arrêta pas là puisqu’elle continua de chercher un moyen encore plus efficace de punir
la femme. Il lui fallait créer quelque chose qui comblant l’homme exaspérerait la femme. Après avoir penser à la viande rouge et décida de ne pas faire politique mais fut néanmoins a posteriori
considérée comme réactionnaire et anti-prolétarienne d’où le fait que tous les cocos de Russie bouffaient des patates. Mais cessons de tirer à boulets rouges sur les communistes c’est paradoxal.
Même si dans les paradoxes c’est eux qui ont commencé en parlant d’égalité. Toujours est il qu’après longue réflexion la patate trouva le châtiment suprême : la voiture. Toutefois elle n’osa
pas la créer d’elle même en raison d’une appréhension naturelle due à la présence d’huile dans le moteur. Elle alla donc chercher l’homme qu’elle ramassa dans un caniveau quelconque et lui
expliqua comment procédé pour produire une voiture. Etant sa simple création et non son détenteur, l’homme n’avait pas la patate et le compris donc pas. Fermement décidée à se venger de la femme,
la patate ne baissa pas les tubercules mais lui montra des plans que l’homme éplucha le regard hébété. Ce qui en mettait plein les yeux à la patate laissait l’homme de marbre et du coup,
exaspérée, elle craqua :
« Mais qu’est que tu attends pour faire cette maudite voiture ? Que je te pousse ? »
Une lueur d’intelligence passa dans les yeux de l’homme, ou bien était-ce une poussière ce qui serait plus crédible puis que nous parlions d’un homme. Il leva donc sa main et regarda son pouce
qu’il brandissait avec fierté. Excédée, la patate surmonta sa peur et créa devant une voiture. L’homme compris que c’était le geste qu’il venait d’exécuter qui avait attiré la voiture et s’en
retourna boire tout content d’avoir fait une découverte. L’autostop était né. Comme ce fut fait cependant avec de grandes difficultés on se mit à parler des heurts, les célèbres autostop heurts.
CAVP (cum autostoppae venit patatum).
Nous avons donc pu voir que l’autostoppeur est donc premier et que de lui vient la voiture. Mais bien plus encore,
nous avons réaliser que la patate est le meilleur ami de l’homme et le pire ennemi de la femme. Alors ce soir ma chérie, on mange des frites ! pouf pouf.