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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 22:12

Deux hommes et le libéralisme et moi comme seul témoin.

On ne dit pas ennemis, seulement concurrents.

Un an d’intervalle et ma barbe qui commence à pousser, mon esprit qui se fait plus acéré.

L’un est aisé, l’autre en difficulté. Deux voitures, l’une très récente, luxueuse, hors de prix, l’autre simple, aussi sale que vieille. La première a des portes qui se ferment toutes seules, avec lenteur et sans bruit, tout comme la chute inaudible du second homme.

Le premier s’est arrêté pour acheter un instrument de mesure dont le prix dépassait largement la paie du second, m’a demandé avant si cela ne me gênait pas qu’il fit une halte dans magasin de produits pour le bâtiment, me l’a fait visiter, m’a présenté son gérant qu’il connaissait bien.

Le second a marqué un détour pour me déposer plus près de ma destination.

Dans une voiture, un téléphone incorporé, dans l’autre un vieux portable qui croupit sur le tableau de bord et qui ferait figure d’antiquité auprès de n’importe quel adolescent.

           

            Selon Adam Smith, le libéralisme se fait comme une main invisible qui pousse les gens à choisir égoïstement ce qui sera le plus profitable à toute la société. Ainsi explique t’il, ce n’est pas de la bienveillance de mon boucher j’attends mon repas, mais de son intérêt bien compris : il me veut comme client, il lui faut me fournir de la viande de bonne qualité, à bas prix. Et chacun agit comme cela et le monde tourne bien et moi ma vue se trouble. On ne dit pas ennemis, seulement concurrents.

 

            L’un se rend sur un chantier, qu’il m’avoue valoir plusieurs centaines de milliers d’euros, l’autre chez son comptable pour fait son dépôt de bilan. Un même métier, ils coulent des chapes. Je comprends vaguement de quoi il s’agit, je comprends qu’ils font la même chose.

Quand je comprends cela dans la voiture du second, je suis sur le point de lui parler du premier, de lui raconter qu’il m’a touché, avec son franc parlé, sa distinction et son envie de me rendre curieux. Mais je retiens mes mots et écoute le second qui semble avoir envie de parler.

            Il me raconte, se confie, me confesse l’aventure du nouveau métier, mais bien vite ou plutôt bien tard, le manque de contrats, les prix qu’il ne peut pas baisser car il travaille seul et n’achète pas en gros et les gros industriels, déjà bien installés. Il me laisse, me confiant qu’il va tenter autre chose, que la vie continue, et même, malgré sa voix chevrotante, sa gorge nouée et ses yeux qui se doivent de rester secs, me souhaite une bonne journée.

 

C’est le dilemme du condamné : deux hommes ensembles ont fait un mauvais coup et se font arrêter. Qu’adviendra t’il ? S’ils avouent chacun leurs fautes, ils s’en tireront à bon prix, disons deux années de prison pour chacun. Mais l’un pense que si l’autre l’accuse, il sera seul coupable et écopera de huit ans de prison quand l’autre sera libéré. L’autre pense de même.

Ils s’accusent l’un l’autre. Cinq années pour chacun.

Ils sont tous deux rationnels, égoïstes et calculateurs. Mais rien n’a fonctionné.

 

Nous sommes dans un monde libéral et capitaliste à l’échelle mondiale : qu’un pays s’en détourne, il en fera les frais ne pouvant faire face à la concurrence. Et pourtant, chacun voudrait protéger ses citoyens, mais à l’échelle d’un pays seulement, ce n’est plus possible.

Lors, tout le monde se met à suivre, sachant que ce n’est pas la bonne solution, mais que faire ?

 

 

Je suis sûr que le premier aurait été peiné de savoir qu’il avait provoqué la faillite du second, mais après tout, c’est la loi du marché, il n’avait rien contre lui, ils n’étaient pas ennemis, tout juste concurrents.

 

            Je crois que tous, individus, économistes et pays, nous nous sommes trompés : la main invisible depuis tout ce temps nous fait un doigt d’honneur…

 

 

 

 

 

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 21:20

Tout de noir vêtu dans la nuit, une fois de plus je quête l’âme généreuse depuis maintenant une bonne demi-heure près d’un carrefour. Il est évident que cela n’a rien de très habile de m’être habillé de la sorte car étant peu visible les gens ont peur de me prendre. Mais bon je vais voir ma chérie et je suis sûr de lui plaire de la sorte, du moins c’est ce que je me dis pour essayer de me réconforter et de me cacher que j’ai pas pensé au changement d’heure. Du coup ça peut pas être de ma faute et je commence à me lasser d’autant plus que je risque maintenant d’être en retard et que de par le fait ma bien-aimée ne remarquera même pas que je me suis fait beau pour elle et que je vais encore me faire engueuler. Des fois c’est terrible d’être un homme parce que c’est toujours de votre faute après...

            Un fourgonnette de pompiers passe, au hasard je tend le pouce et à ma grande surprise elle s’arrête. Un jeune soldat du feu m’accueille chaleureusement et entame le dialogue :

« _ Ben dis donc faut te voir, comme ça en noir dans la nuit. Ca fait longtemps que t’attends ?

_Ouais quand même. Enfin vous j’étais sûr que vous me verriez, parce que comme on dit « pompier, bon œil !» 

Que n’avis-je pas fait là ? Un simple jeu de mot vaseux de ma part et voilà mon pompier qui s’enflamme. Tout sourire il me lance (à incendie) :

_Tu m’étonnes que t’ais attendu, aujourd’hui les gens ont besoin de rêver alors que toi en sombre dans la nuit ça fait noir sur noir du coup y’a plus d’espoir !

Aïe ! Je peur en rigolant de l’inciter à poursuivre mais je suis en même temps vexé qu’il ait pu trouver calembour plus miteux que le mien, aussi je contre-attaque :

_C’est pasque j’étais à côté d’un feu que vous vous êtes arrêté ?

_Ben oui c’est la conscience professionnelle. Et puis nous autres les pompiers on a le cœur sur la main. D’ailleurs c’est pas très pratique pour tenir la lance mais que veux tu …

_C’est aussi un métier qui doit demander de la précision j’imagine. Il vous faut avoir le compas dans l’œil et ça, ça doit faire mal.

_Oh tu sais, on a de tout à la caserne. C’est même une véritable caserne d’Ali baba.

_C’est pour ça alors que des fois vous ne retrouvez plus les tuyaux ni la grand échelle ?

Là j’ai vraiment honte. Comment puis-je tomber aussi bas ? Pourtant il continue alors que nous arrivons sur la voie expresse et dépassons un panneau de signalisation.

_Un quatre-vingt dix, ça m’aurait pas gêner, mais un cent dix, j’aurais du m’arrêter l’éteindre.

Comprenant que tout cela devient fumeux il change de sujet.

_Et tu vas où là ?

_Retrouver ma copine.

_A cette heure là ? J’imagine que c’est parce que tu étais sur la roue toute la sainte journée. Fais attention tu risque de ne pas voir le doute en elle s’immiscer.

_ Si missié y veut bien avancer plous vite yé seré à l’heure et ça ira.

_Ah c’est mignon. Ca fait longtemps que t’es avec elle ?

_Non pas beaucoup. Deux mois bientôt. Mais je l’aime. Elle me bouleverse. Vous comprenez, le matin je ne peux pas manger car je l’aime, le midi je ne peux pas manger car je l’aime, le soir je ne peux pas manger non plus car je l’aime et la nuit, la nuit je ne peux pas dormir non plus !

_Parce que tu l’aimes ?

_ Non, parce que j’ai faim !

_C’est toujours comme ça quand on a une copine : c’est le régime ! Au mieux on est obligé de manger des légumes à tous les repas alors qu’on rêve d’un steak. C’est pas nourrissant les légumes, d’où l’expression « c’est la faim des haricots ».

_Et puis chez les légumes, le fauteuil roulant est indigeste.

 

La suie étant particulièrement navrante, je vous l'épargne

 

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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 21:12

           

Philosophie : du grec philo « ami » et sophia « sagesse ». Je laisserais le lecteur décider de la pertinence d’appeler une ville Sofia Antipolis, ce qui traduit signifie « il est sage d’être contre la police »

 

I) Incitation ou la Palestine (pour comprendre le jeu de mot merci de vous reporter au chapitre suivant)

 

            Introduisons si vous le voulez bien un peu de philosophie. Je sais que poiur beaucoup ce mot sonne comme un glas un beau jour de mai lorsque que géraniums et seins fleurissent aux balcons et que d’aucuns à sa seule vue auront tourné la page. Après tout n’évoque t’il pas ces heures mornes passées dans une classe poussiéreuse, animées par les éructations et les quintes de toux glaireuses d’un vieillard décrépi certainement contemporain d’Aristote, à en juger d’après son odeur et les bourrelets de rides qui font de son visage Hiroshima après le passage des Américains, ces longues phrases tout aussi dépourvues de rythme que celle-ci, ponctuées par l’étouffement du professeur dans sa graisse (et aussi sa Grèce n’oublions pas) faciale, signe avant coureur d’une mort qui se fait attendre depuis trop longtemps et qui pourtant semble bien être le dernier espoir de ses élèves.

Certes j’admettrai volontiers que la philosophie a pu être cela quand vous étiez lycéens mais regardez-vous bandes de larves informes qui s’agglutinent par milliers dans des lieux mal odorants et mobiles pour aller vous faire pantins d’un gugusse encostumé avec mauvais goût et qui en revenez moites, regardez-vous : à vous voir comme l’autre grabataire qui jadis fut votre prof, ne vous sentez vous pas prêts ? Et puis, après tout la philosophie peut être agréable et pas qu’un sacerdoce, utile chaque jour et non pas faite de questions insolubles, même dans l’alcool. Ainsi je conseille à tous les charpentiers d’apprendre avec Nietzsche à philosopher avec un marteau (et pas seulement un fou) et d’attendre le soir pour sculpter dans le bois des dieux, précipitant ainsi le crépuscule des idoles afin que l’on puisse créer, par delà bien et mal, des jours meilleurs où la science homosexuelle, le fameux « gay savoir », sera reconnue et que voyant arriver l’un de ses défenseurs on ne dise plus « ecce homo » c’est à dire « celui-là, c’est une tapette ». Etonnant, n’est-ce pas ?

            Il faut donc se dire que tout le monde peut philosopher et je m’en vais vous en donner un exemple : un vieux Grec (les pires !) affirma qu’Hercule ne pourrait jamais rattraper une tortue, même en courant, car avant de l’atteindre il lui faudrait parcourir la moitié de la distance le séparant de celle-ci, mais qu’avant  de faire cette moitié de distance il lui faudrait parcourir la moitié de la moitié de la distance… si bien qu’il se perdrait dans l’infini et ne pourrait donc jamais acquérir cet élément essentiel à une soupe éponyme. Aristote qui connaissait bien les Grecs lui dit qu’il avait pris les choses à l’envers (normal pour un Grec me direz-vous) et qu’il s’agissait d’un syllogisme mal posé et donc incohérent avec la réalité du monde. Bref, il était bien emmerdé et n’avait pas répondu du tout au problème. Le temps passa et beaucoup firent la fortune des dentistes en s’y cassant les dents, chacun y apportant qui sa formule mathématique à deux balles qui une analyse sur la mauvaise conception de l’espace entre Hercule et la tortue, considéré comme du temps… En gros pendant des siècles, si c’est pas malheureux, tout ce beau monde courut après une pauvre tortue sans jamais pour l’attraper ni se rapprocher d’elle. Brigitte Bardot, si tu nous lis, c’est aussi un petit peu ta victoire. Toujours est-il qu’on en était tous là, comme des lièvres, quand un pauvre type est arrivé, le regard aussi vif qu’une courgette et que, pour la déconne, on lui a posé la question. Le mec nous a regardé  à travers son nez aussi énorme qu’écarlate et nous a craché, dédaigneux, de son haleine plus alcoolisée qu’une vodka russe :

« Ben… Y suffit d’se l’ver et d’marcher ! »

Les philosophes en pleurent encore.

Vous voyez bien, amis alcoolique, que vous aussi pouvez philosopher alors à la nôtre !

 

 

II) Dissertation, pas seulement destinée aux Juifs ( dissert à Sion)

 

 

Nous réfléchirons sur le sujet suivant afin d’élever notre pensée en résolvant le plus grand problème de l’humanité : « Qui de la voiture ou de l’autostoppeur est premier ? » Pour répondre nous appliquerons la technique simple du plan en trois parties à savoir :

            1) Thèse

            2) Antithèse

            3) Foutaises

 

S’agissant toutefois d’un exercice comportant un aspect méthodique nous commencerons par en expliquer la méthode. D’abord il faut une introduction qui est la phase la plus technique puisqu’elle doit à la fois retenir l’attention, soulever des problèmes menant à une problématisation qui se trouve être le fil conducteur de la dissertation, mais aussi une annonce claire du plan. Il convient d’être novateur et subtil en évitant les généralisations abusives. On choisira de préférence de l’entamer sur une citation d’un homme célèbre ou un problème d’actualité.

Ensuite vient la thèse avec les arguments qui la corroborent et la soutiennent, les fameuses pro-thèses, raisonnement construit avec soin, avec soin de comporter des absurdités faciles à contredire plus tard.

L’antithèse a pour but de les déceler et de montrer poliment qu’on écrit dans le vague depuis des heures sans rien avoir apporter au problème. Puis viennent les foutaises en tout genre dont le seul but est de cacher son désintérêt sous un masque de réflexions personnelle soi disant pour fonder une nouvelle thèse plus personnelle et affûtée, ce que fera de la mienne une Parent-thèse. (Notons au passage que ces deux parties doivent être développées voire prolongées pour faire croire un tant soit peu à un cheminement de la pensé si bien qu’il convient d’être le moins concis et elliptique possible).

Enfin, sur une marche des walkyries, doit éclater comme une apothéose la conclusion, summum de la pensée et véritable triomphe de la raison. Commençons donc :

           

            Tante Joséphine me l’a dit, « de tout temps il y a eu des hommes ». Pourquoi donc s’inquiéter seulement maintenant des problèmes de pollution dus aux voitures ? La voiture est un objet qui sert à l’homme à faire du bruit et à avoir des contraventions et à la femme à avoir des accidents. Faut-il donc la supprimer sous prétexte qu’il y sur la banquise des bébés phoques qui meurent de chaud  à cause des gaz à effets de serre ? Mais si nous faisons cela ne sont-ce pas les autostoppeurs qui à leur tour sont menacés ? Nous faut-il choisir entre la peste et le contrôle fiscal ? Cela dépend du lien entre autostoppeur et voiture. Peut-être sont-ils dissociables, peut-être peuvent-ils vivre l’un sans l’autre. Ou pas ! (Vous remarquerez avec quel brio et quel sens de la formule est mené ce début de réflexion). Qui donc de ces deux entités est la première ? Notons au passage que cette question du commencement n’a rien à voir avec une histoire de poule et d’œuf. D’ailleurs c’est stupide, tout le monde sait que c’était un coq qui était là en premier, sinon les œufs n’auraient jamais été fécondés.

            Nous nous demanderons donc si la patate aurait pu être facteur d’autostoppeur.

            Nous verrons dans un premier temps que non puis que oui et enfin que peut-être ou pas.

 

            I)La voiture est première à l’autostoppeur :

S’il n’y avait pas de voiture, il n’y aurait pas d’autostoppeur. CQFD (ce qu’il fallait démontrer)

 

            II)Mais non enfin, c’est l’autostoppeur qui est le premier :

L’autostoppeur étant en puissance dans la voiture c’est son existence qui actualise celle de la voiture et donc la rend réelle. CFDT (ces fainéants doivent travailler)

           

            III) Il nous fallait trouver un terrain d’entente et nous le faisons car comme on dit : « compromis, chose due »

            Si la cocotte minute pouvait parler elle « pschhhittt !!! » Pourtant elle a besoin de la patate pour faire la soupe qui la rempli et fait d’elle ce qu’elle est, à savoir un instrument de cuisson plutôt pratique conçu pour retenir une vapeur d’eau capable de cuire. « La patate est donc l’essence de la cocotte minute » comme le conclut Platon dans son Banquet. Or l’essence est aussi le propre de la voiture, ce qui, au passage (autoroutier si vous voulez) montre qu’elle ne pollue pas. Nous pouvons donc en conclure que la patate est nécessaire à la voiture d’où l’expression « conduire comme une patate » ou « avoir une patate sous le capot » ou enfin le fameux «  ma voiture vaut  vingt patates ». Si bien qu’au commencement était la patate qui s’ennuyait ferme et c’est pourquoi nous l’y trouvons encore aujourd’hui. Elle créa donc la femme à son image puis voyant que celle-ci ne pouvait aller faire la guerre ou créer la torture toute seule et fit l’homme pour la cultiver (la femme ou la patate à vous de choisir). Mais un jour apparut une cocotte minute lassée d’être délaissée et donnant la femme du beurre lui montra la patate et la femme vit qu’elle était désirable à regarder -les femmes, images de la patate ne passent-elles pas leur temps à se pavaner devant les miroirs ?- aussi elle en mangea. L’homme qui arriva beurré comme un pti LU n’avait pas besoin du beurre (c’est là la naissance du racisme) et ne compris rien à la cocotte minute si bien que jusqu’à ce jour c’est à la femme de faire la cuisine. La patate pris une grave décision toute seule, sans s’occuper de son mari qui ne pensait qu’à creuser (en effet elle s’en plaignait souvent à ses amies en ces termes : « rendez vous compte, même quand je dors il fore »). Elle condamna la femme, être le plus intelligent, à demeurer soumise à l’homme. Celui-ci ne comprenait toujours rien mais affirma qu’il avait raison et ce fut très bien puisque étant chef il remplissait son rôle : avoir tort mais le nier et s’imposer. Mais la perverse patate ne s’arrêta pas là puisqu’elle continua de chercher un moyen encore plus efficace de punir la femme. Il lui fallait créer quelque chose qui comblant l’homme exaspérerait la femme. Après avoir penser à la viande rouge et décida de ne pas faire politique mais fut néanmoins a posteriori considérée comme réactionnaire et anti-prolétarienne d’où le fait que tous les cocos de Russie bouffaient des patates. Mais cessons de tirer à boulets rouges sur les communistes c’est paradoxal. Même si dans les paradoxes c’est eux qui ont commencé en parlant d’égalité. Toujours est il qu’après longue réflexion la patate trouva le châtiment suprême : la voiture. Toutefois elle n’osa pas la créer d’elle même en raison d’une appréhension naturelle due à la présence d’huile dans le moteur. Elle alla donc chercher l’homme qu’elle ramassa dans un caniveau quelconque et lui expliqua comment procédé pour produire une voiture. Etant sa simple création et non son détenteur, l’homme n’avait pas la patate et le compris donc pas. Fermement décidée à se venger de la femme, la patate ne baissa pas les tubercules mais lui montra des plans que l’homme éplucha le regard hébété. Ce qui en mettait plein les yeux à la patate laissait l’homme de marbre et du coup, exaspérée, elle craqua :

« Mais qu’est que tu attends pour faire cette maudite voiture ? Que je te pousse ? »

Une lueur d’intelligence passa dans les yeux de l’homme, ou bien était-ce une poussière ce qui serait plus crédible puis que nous parlions d’un homme. Il leva donc sa main et regarda son pouce qu’il brandissait avec fierté. Excédée, la patate surmonta sa peur et créa devant une voiture. L’homme compris que c’était le geste qu’il venait d’exécuter qui avait attiré la voiture et s’en retourna boire tout content d’avoir fait une découverte. L’autostop était né. Comme ce fut fait cependant avec de grandes difficultés on se mit à parler des heurts, les célèbres autostop heurts. CAVP (cum autostoppae venit patatum).

 

            Nous avons donc pu voir que l’autostoppeur est donc premier et que de lui vient la voiture. Mais bien plus encore, nous avons réaliser que la patate est le meilleur ami de l’homme et le pire ennemi de la femme. Alors ce soir ma chérie, on mange des frites ! pouf pouf.

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30 janvier 2010 6 30 /01 /janvier /2010 23:47

           

Qu’attendre d’un autostoppeur, et pas qu’attends un autostoppeur ce qui n’aurait évidemment aucun sens puisque chacun sait qu’un autostoppeur n’attend que d’être pris en stop et de par le fait ce serait de ma part une perte de temps de traiter aux  gré de pérégrinations verbales futiles et de circonvolutions grammaticales tout aussi inutiles que la présente phrase dont vous attendez l’inéluctable fin pour reprendre votre souffle, encore que je ne sois pas presser de l’achever, non pas pour montrer que je suis l’œuvre de la nature, remplissant abondamment ce qui aurait sûrement meilleur compte à être vide, mais bien plutôt pour le plaisir de ne rien dire tout en n’étend que vaguement écouté avec un profond malaise qui s’installe comme celui de l’élève qui n’attend que la sonnerie, mais aussi et avant tout ( ce qui entre parenthèse n’est qu’une formule type pour attirer l’attention de l’auditoire qui entrevoit enfin un aboutissement, un échappatoire, ou que sais-je encore qui pourrait le tirer de sa torpeur morne qui lui est infligée par un orateur trop bavard qui se déverse sans fin, à croire que son psy fait grève depuis des semaines et qu’il en réduit le bougre, ou le bourge, ce peut être approprié dans certains cas, qu’il en réduit noyer les esprits alentours de ses petits problèmes méandreux) et j’en étais donc à dire que tout ce que vous venez de lire n’a qu’un seul et même but ( ce qui peut suffire à rendre quatre-vingt dix minutes de baballe intéressantes d’après certains commentateurs sportifs) un seul objectif poursuivi ( imaginez si j’en avait plusieurs…) à savoir vous faire comprendre, toucher du doigt, vivre pleinement même, le sens du mot logorrhée que par souci de traduction francisante nous appellerons chiasse verbale ou encore parole kilométrique.

 

 

            Alors qu’attendre d’un autostoppeur ? Le petit développement qu’a donné lieu cette question mené avec la plus grande circonspection et du talent à revendre, encore qu’à regarder la TV ce ne soit pas ce marché qu se porte le mieux, bref avec le plus grand génie ( note de l’auteur : je m’aime et ça, c’est une vraie preuve de goût), ce petit développement montre bien que l’autostoppeur peut servir de psy, comme n’importe quel gugusse obligé par les circonstances de vous écouter. En effet, pourquoi ne pas en profiter ? Cette personne que vous ne connaissez pas ne peut s’enfuir, elle a bien trop besoin de votre véhicule. Mais alors que raconter ?

            Tant de choses semblent pouvoir ainsi être abordées : votre famille, le travail, vos travaux dans votre maison, les voisins qui font du bruit, la jeunesse décadente, la vieillesse qu’il nous faut entretenir, les épidémies touchant les animaux du genre vache folle, grippe aviaire et autres chiennes de garde, la misère dans le monde, le chômage et l’exclusion… bref, vous pouvez parler de tout. Pourtant de cela vous pouvez vous en entretenir avec tant d’autres…

            En fait il est un sujet jouissif à souhait que nous n’avons pas encore mentionner, mais qui pourtant se trouve être celui qu’on ne peut aborder qu’avec un autostoppeur : toutes ces choses que l’on ne dit pas ! Réfléchissez : votre interlocuteur ne vous connaît pas et il est plus que probable que jamais vous ne le reverrez. Lâchez vous donc et à lui de s’accrocher en vous écoutant ! Dîtes ce que jamais vous n’avez oser avouer : fustigez sans vergogne votre patron, déblatérez des sornettes sur votre belle mère, casser du voisin… mais surtout, surtout confessez vos actes les plus ignobles ( croches pieds aux aveugles, vols de stylos au bureau et mise en panne de la photocopieuse, mensonges en tout genre et fraude fiscale…) autant de choses dont vous êtes secrètement fier mais que vous ne pouvez dévoiler à vos proches et délectez vous de l’outrance de votre interlocuteur stupéfait et écoeuré par vos immondices ! A ce moment-là, vous comprendrez que ce qu’on peut attendre d’un autostoppeur au demeurant insignifiant c’est une joie et un contentement profond !

 

 

PS : conseil aux autostoppeurs : prenez avec soin de notes discrètes comportant nom du conducteur et immatriculation du véhicule puis à la suite les détails les plus croustillants. Bien vite à force de chantage, vous pourrez vous payer votre propre voiture et ce moment là, surtout ne vous confessez pas aux jeunes tendeurs de pouce !

 

 

Chapitre où l’auteur s’estime heureux que celui qui affirma « j’aimerai être une femme pour aimer un homme comme moi » fut un homme et seulement cela

 

            Son visage s’éclaire d’un sourire poli lorsque, sans y prêter attention et emporté par l’un de mes habituels dialogues dont le seul but est de tuer un temps qui se vengera par la suite, je fais remarquer que le stop est moins dangereux pour un « mec ». Elle sourie simplement, faisant ressortir les traits d’un visage délicat et fin aux faux airs naïfs. Mais là, telle qu’elle me regarde, cette pointe de malice qui, flottant sur ses yeux pâles, rencontre un soupçon de mystère, je sens que j’ai touché un point sensible qui s’apprête à m ‘être exposé. Certes j’aime la provocation et tenir des propos vantant la supériorité masculine ne me gêne guère plus que cela car je juge que l’on peut rire de tout, libres aux autres de ne pas mal interpréter… Mais à ce moment là il ne semble pas l’avoir vexé aussi je sors de ma torpeur.

« _Les « mecs » ! Je trouve ce mot rigolo mais bien trouvé. Quand on le dit il fait un peu… rugueux, un peu dur et en même temps parfaitement superficiel… oui c’est bien trouvé !

Tâtant quelque peu le terrain ( je vous en prie !) ma réplique se fait molle et banale :

_ Tous les « mecs » ne sont pas comme ça…

Petit rire narquois

_ Tu sais que ta réponse, je te tutoies on est jeune tous les deux, ta réponse me donne raison !

Nouveau sourire malicieux, là elle me provoque clairement, à mon tour :

_(voix grave) J’suis pas superficiel, j’suis un mec ! Les sentiments c’est un truc de bonne femme !

Petite attaque frontale dont le seul but est de l’embêter un rien

_Mouais, tu dis ça en rigolant et après tu vas enchaîner en disant que tous les « mecs » aiment donner cette impression de machisme, mais qu’au fond ils sont sensibles, et tout le baratin habituel… Mais franchement pourquoi les hommes ont besoin  de se donner cette image et pourquoi les femmes aiment ça, même si elles disent le contraire ? Quand tu m’auras répondu dis moi aussi pourquoi les hommes cherchent toujours à détourner la discussion pour pas reconnaître qu’ils ont tort ?

Ouille ! La dernière question était parfaite pour mon cas ! Non seulement elle est joueuse mais en plus elle a l’air de bien se débrouiller. La partie s’annonce serrée :

_Si les hommes sont comme ça c’est justement parce que les femmes aiment ça et donc qu’elles sont serviles par nature ! Les hommes ne demanderaient pas mieux que de révéler leur vraie sensibilité tout le lyrisme,qui d’ailleurs est un mot masculin. Ce sont les femmes qui altèrent les hommes et ça depuis le début. Mais les hommes dans leur grande bonté ne veulent pas révéler aux femmes leur infériorité et c’est pour ça qu’ils évitent le conflit, pour ne pas les humilier un pas plus et les ramener à basse et vénale condition.

Pouf pouf. Un petit mot savant pour finir en apothéose, le tout suintant de mauvaise foi et de fatuité. Et alors que je pense l’avoir vraiment vexé et se contente de répondre :

_Ouais t’as raison, ça doit être ça. Tiens je te dépose ici

_Mais tu vas pas sur Chambéry ?

_Si mais là t’es plus qu’à deux kilomètres, pour un être supérieur c’est facile à faire à pied, même s’il pleut. Moi je suis q’une faible femme alors je continue en voiture. Vraiment la nature est injuste t’as trop de chance… A la prochaine !

           

            Franchement les femmes n’ont pas d’humour ! Ou alors c’est qu’elles en ont trop… De toute façon j’ai pas le temps d’y penser, il faut que je me dépêche sinon je vais me faire engueuler par ma mère.

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 22:35

Son visage s’éclaire d’un sourire poli lorsque, sans y prêter attention et emporté par l’un de mes habituels dialogues dont le seul but est de tuer un temps qui se vengera par la suite, je fais remarquer que le stop est moins dangereux pour un « mec ». Elle sourie simplement, faisant ressortir les traits d’un visage délicat et fin aux faux airs naïfs. Mais là, telle qu’elle me regarde, cette pointe de malice qui, flottant sur ses yeux pâles, rencontre un soupçon de mystère, je sens que j’ai touché un point sensible qui s’apprête à m ‘être exposé. Certes j’aime la provocation et tenir des propos vantant la supériorité masculine ne me gêne guère plus que cela car je juge que l’on peut rire de tout, libres aux autres de ne pas mal interpréter… Mais à ce moment là il ne semble pas l’avoir vexé aussi je sors de ma torpeur.

« _Les « mecs » ! Je trouve ce mot rigolo mais bien trouvé. Quand on le dit il fait un peu… rugueux, un peu dur et en même temps parfaitement superficiel… oui c’est bien trouvé !

Tâtant quelque peu le terrain ( je vous en prie !) ma réplique se fait molle et banale :

_ Tous les « mecs » ne sont pas comme ça…

Petit rire narquois

_ Tu sais que ta réponse, je te tutoies on est jeune tous les deux, ta réponse me donne raison !

Nouveau sourire malicieux, là elle me provoque clairement, à mon tour :

_(voix grave) J’suis pas superficiel, j’suis un mec ! Les sentiments c’est un truc de bonne femme !

Petite attaque frontale dont le seul but est de l’embêter un rien

_Mouais, tu dis ça en rigolant et après tu vas enchaîner en disant que tous les « mecs » aiment donner cette impression de machisme, mais qu’au fond ils sont sensibles, et tout le baratin habituel… Mais franchement pourquoi les hommes ont besoin  de se donner cette image et pourquoi les femmes aiment ça, même si elles disent le contraire ? Quand tu m’auras répondu dis moi aussi pourquoi les hommes cherchent toujours à détourner la discussion pour pas reconnaître qu’ils ont tort ?

Ouille ! La dernière question était parfaite pour mon cas ! Non seulement elle est joueuse mais en plus elle a l’air de bien se débrouiller. La partie s’annonce serrée :

_Si les hommes sont comme ça c’est justement parce que les femmes aiment ça et donc qu’elles sont serviles par nature ! Les hommes ne demanderaient pas mieux que de révéler leur vraie sensibilité tout le lyrisme,qui d’ailleurs est un mot masculin. Ce sont les femmes qui altèrent les hommes et ça depuis le début. Mais les hommes dans leur grande bonté ne veulent pas révéler aux femmes leur infériorité et c’est pour ça qu’ils évitent le conflit, pour ne pas les humilier un pas plus et les ramener à basse et vénale condition.

Pouf pouf. Un petit mot savant pour finir en apothéose, le tout suintant de mauvaise foi et de fatuité. Et alors que je pense l’avoir vraiment vexé et se contente de répondre :

_Ouais t’as raison, ça doit être ça. Tiens je te dépose ici

_Mais tu vas pas sur Chambéry ?

_Si mais là t’es plus qu’à deux kilomètres, pour un être supérieur c’est facile à faire à pied, même s’il pleut. Moi je suis q’une faible femme alors je continue en voiture. Vraiment la nature est injuste t’as trop de chance… A la prochaine !

           

            Franchement les femmes n’ont pas d’humour ! Ou alors c’est qu’elles en ont trop… De toute façon j’ai pas le temps d’y penser, il faut que je me dépêche sinon je vais me faire engueuler par ma mère.

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 21:19

 

Encore une fois me voilà reparti sur cette même route sinueuse de campagne dans l’attente d’un véhicule quand à la croisée de chemins, j’entends glapir des bêtes infâmes. Non que je n’aime pas les animaux, mais alors saignants et bien salés, ou encore quand elles ne font pas du shopping, mais là arrivent sur moi trois molosses farouchement dentés et qui eux se moquent bien que je sois salé pourvu que je sois saignant. Ils aboient, rugissent même comme peuvent le faire les militants du FN, et l’un d’eux, un boceron plus gros que les autres en vient même à niaquer mon pantalon. En est-ce fini de ma carrière d’autostoppeur et mon dernier véhicule sera t’il un bateau sur le Styx ?

Fort heureusement arrive une voiture dont le ( du moteur cette fois) les met en déroute mais en dépit du torrent de remerciements que je m’apprête à déverser à son conducteur ne daigne pas me faire monter. J’en fulmine d’autant plus et n’attends que la première occasion pour me défouler sur la bonne âme qui passera. Une autre voiture s’arrête et je monte cette fois-ci.

Un jeune homme y sied, décontracté, de longs cheveux rabattu en arrière maintenu par un élastique discret, des lunettes carrés qui lui donnent un petit air intello, ce qui ce confirme quand bien vite il me demande si je suis allé aux manifestations contre le CPE. Depuis quelques semaines déjà des jeunes débraillés et pour la plupart décérébrés  ont envahi les entrées de mon lycée empêchant « les honnêtes gens de travailler » ( c’est pas moi qui le dit c’est un grand ministre que nous appellerons Master Eracl ce qui est pour le moins une anagramme). En tout cas nous les prépas ils nous laissent rentrés et donc pas d’excuses pour ne pas aller en cours, d’où une grande frustration.

Toujours est-il que ce brave jeune homme se met à parler politique et m’immerger de banalités navrantes dignzq d’un bon pilier de bar sur l’incapacité de ceux qui nous gouvernent, sur leur corruption à tous, que de toute façon c’est toujours la même chose, que si le peuple était vraiment au pouvoir tout irait mieux… Tout cela pour dire que j’ai trouvé ma victime. Quand il me demande ce que j’en pense je commence donc exprès par le déconcerté :

« Ah, vous savez moi, la politique… Comme disait Barbe Bleue qui pourtant n’était pas rouge « qui aime bien châtie bien » et je pense que ça voulait dire qu’il fallait partager. Mais bon après, on a jamais vu un rouge avoir du sang bleu, un vert non plus d’ailleurs, encore que dire que Noël Mammère est vert d’après sa femme c’est complètement faux. Et puis le reste de la gauche, je crois qu’ils ont mal compris l’adage « diviser pour mieux régner », encore que même un François Hollande ou un Strauss Kahn divisé, ça reste imposant. Et puis la droite qui mène une politique coup de poing qui ne laisse KO que l ‘économie je veux pas dire mais je le dis quand même. Alors reste les bords, enfin ceux qui y sont un peu frappés, je peux pas être pour l’extrême droite je suis trop français pour ça et j’ai tendance à bronzer vite. Je suis d’accord avec vous, tous des pourris, des affameurs égoïstes qui s’en mettent plein les poches pendant qu’on boucle le mois difficilement. Alors avec ça un nouveau contrat pour les jeunes alors qu’on nous empêche d’aller étudier, moi je dis y’en a qui devraient connaître leur bonheur ! »

            Mon discours aussi vide qu’une émission d’Arthur ( lui tient deux heures mais c’est un professionnel aussi) laisse mon interlocuteur pantois. Je me renfrogne quelque peu prenant l’air grave de celui qui vient de dire ce qu’il pense véritablement et en est fier tout en me délectant de son hébétude. Vraiment là, il est perdu et n’ose rire par peur de me vexer.

            Après un silence, il reprend : 

« _Vous êtes bien critique… Et par rapport au CPE vous pensez quoi ?

_Oh vous savez, je suis autostoppeur !

Nouvelle perplexité

_C’est à dire ?

_ C’est la théorie de l’autostoppeur : vous ne participez pas et laissez les autres manifestez à votre place et défendre vos droits communs. Si le mouvement réussi vous bénéficiez des avantages obtenus en ayant perçus votre salaire ou vos cours pendant les grèves, si cela échoue, alors vous n’avez rien perdu !

Là, il commence à rougir,se sent même écoeuré

_ Mais, c’est dégueulasse !

_Eh oui monsieur, c’est cela être autostoppeur, profitez des autres un maximum, et en plus vous pouvez même vous moquer d’eux ! Ah c’est ici que je descends, merci encore et bonne journée ! »

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 21:18

Je suis là, ruisselant sur le bord de la route, aussi sombre que le ciel qui se déverse sur moi, noyé sous un flot de pensées lugubres. Non que j’ai des raisons de souffrir ou d’être malheureux, c’est juste une lassitude sourde qui s’écoule dans mes veines et cogne sur mes tempes, sans parvenir à réchauffer mon âme, une fatigue abrutissante de celle qui vous étreint après un sommeil trop long quand il y a tant de choses à faire. Il est vrai que depuis que depuis quelques temps je ne parviens lus à donner sens au mot joie, et c’est en vain que je me débats dans une mare d’indifférence à la vie, sur laquelle, faute aux nuages, ne peut se refléter la lune d’argent.

Tout me semble futile : pourquoi suis-je là à m’en aller chercher des ouvrages philosophiques trop poussiéreux pour que leur auteurs ne soient pas morts ? Préparer mon avenir ? Trop facile vernis d’ailleurs bien écaillé pour pouvoir m’inspirer la moindre impulsion. Partout l’on m’assène de grands « que veux tu faire plus tard ? ». A cette question je ne puis décemment répondre autostoppeur….

Pourtant, c’est là ce que beaucoup font, passant leurs minables existences à se laisser mener par la volonté d’autres, ne s’opposant jamais. Et quand finalement la mort pourrait les délivrer de cette indécision crasse, de cette indifférence à leur propre vie, ils se retournent et d’un soupir gras balaient la moindre parcelle de leur passé avec un « Ah ! si j’avais su.. », ou milles autres accusations contre le manque de chance, refusant ainsi une dernière fois, simplement d’agir… Il est tellement facile de choisir de ne pas choisir ! Pourquoi vivre ma vie quand d’autres s’en chargeront mieux que moi ?

Et cette voix qui résonne en moi, ces encouragements de mon entourage «  Reprend toi en main ! » Ma lassitude m’englue et me dégoûte et le temps qui tombe sur moi comme cette pluie ne fait qu’ajouter à cette apathie.

 

Une voiture s’arrête. Le pas lent, la démarche titubante, je me dirige vers elle, y pénètre mollement, jetant mon corps trop pesant pour min âme sur un siège dont l’accueil me laisse froid. La conductrice, une femme entre deux âges et dont les lignes du temps marqués sous ses yeux ne m’empêche pas de me dire qu’elle a du être belle, entame une conversation. Déjà je ne l’écoute plus et rumine mon mal-être , sa voix se changeant en un ronflement pesant qui n’éveille aucun écho en moi. Je ne veux pas savoir qui elle est, quels peuvent être ses soucis, ses joies, où elle va et que sais-je encore… Je ne parviens pas à me détacher de moi-même, pourquoi me préoccuper des autres ?

Me voyant ainsi goguenard et muet, elle comprend que n’attend et ne veut rien d’elle qu’un véhicule. Pourtant elle insiste et me demande ce qui ne va pas. M’agrippant sans grande conviction à ce prétexte offert, je me vide et me perds dans une explication molle et monotone et lui dit tout : la fatigue accablante, la lassitude sourde, le mal-être et mes autres souffrances. Elle m’écoute concentrée, puis voyant que j’ai fini ce risible déballage, elle esquisse un sourire et, superbe, me lance un : « Petit con, va ! »

Simplement merci madame, c’est cela qu’il me fallait entendre !

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 17:59

Le temps s’est arrêté dès lors que je suis monté et lorsqu’elle me demanda où j’allai je fus tenté de lui répondre n’importe où du moment que c’était elle qui m’y menait. Elle avait la voix rendue brumeuse par le tabac si bien qu’elle remplissait chacun de ses mot du profond écho grave de ces chanteuses de blues. Une légère touche de musc , tout juste perceptible mais assez discrète pour simplement relever son odeur de femme, je frémissais à chaque  respiration, inspirant le plus lentement possible, comme pour ne pas corrompre l’air. Je me sentais tel un explorateur découvrant quelque merveille enfouie depuis des millénaires, pénétrant ainsi une ambiance que nul autre avant lui n’a perçu, ayant l’impression que la moindre poussière portée par l’air lourd a attendu tout ce temps qu’enfin arrive un homme et que, le moment étant venu, elle se dévoile dans toute sa splendeur, lui offre tout son sublime.

Je n’osais guère détourner les yeux de la route, comme si j’avais risqué, par un simple effleurement de mon regard qui m’apparaissait si grossier depuis que je l’avais vu , comme si j’avais risqué, que sais-je ? De l’abîmer, de la briser même, de voir sa délicieuse stature devenir poussière, ses cheveux firmaments s’évanouir comme les stries d’une étoile filante, son visage si doux devenir alors pierre, que sais-je encore ? Car non elle ne pouvait être réelle, ce n’était qu’une nymphe rêvée, un ange imaginé…

Puis soudain dans l’instant, je me mis à y croire, je me sentis si bien, au bord du désespoir, simplement prêt à tout, je crus devenir fou. Mais alors, alors, une fougue irrépressible s’empara de moi et me dit à l’oreille « il n’en tient plus qu’à toi ! » Grands dieux,non ! Oserais-je ? Et si j’étais trompé par quelque sortilège ? Lui parler ? Quand bien même aurais-je des mots enchantés, jamais ils ne pourraient décrire sa beauté ! Et comment la nature, façonnant de la sorte sa noble créature, eut-elle pu dans un corps si parfait placer un esprit qui ne fut pas bien fait ? Oserais-je ? Comme je le voudrais, mais alors que lui dire ? Comment donc ne point paraître sot tant cette femme me fait perdre mon propos ? J’ai tout simplement peur.

Et de la sorte tourmenté, c’est elle qui se met à parler :

« Et tu fais quoi dans la vie ? »

Blême, la gorge nouée et la poitrine serrée, j’aimerais lui dire que j’étudie lettres, philosophie et poésie et que prenant ma plume, chaque jour c’est pour elle que, quittant mon amertume, je couche par écrit tous ces moments heureux qui donne sens à la vie. Et, superbe, aussi charismatique et à l’aise que dans un jean moulant trois tailles trop serré, j’éraille un grognement ressemblant à :

« Arfeuh… J’suis en hypokhâgne ! »

            Misérable que je suis, moi serviteur d’Eros qui m’en était remis aux mains de la belle, je n’est pu lui compter la moindre ritournelle. Comme j’ai honte et me sens malheureux, jamais elle ne pourra aimer un tel homme. J’ai trahi mon cœur et ruiner toutes mes chances, briser mon honneur pour sortir de ma transe, et tout cela pour quoi ?

Et là, me happant dans son regard sans fin, délicatement ses lèvres se fendent pour caresser les mots suivants :

« Hippokhâgne ? C’est truc avec des chevaux ça, non ? »

 

 

            Si je n’ai pas trouvé l’amour, ni même pu rencontrer la véritable perle de l’humanité, j’ai compris la leçon : La vitesse de la lumière est supérieure à celle du son. En effet, elle avait paru magnifique, jusqu’à ce qu’elle n’ouvre la bouche…

 

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 19:13

Il est des jours comme celui-ci où l’on se sent resplendissant, plein d’entrain et d’amour, débordant de cette fougue propre à l’impétueuse jeunesse versatile qui nous pousse parfois à milles fantaisies. Ainsi, même si nous n’étions qu’en mars, un soleil radieux s’affichait, fier de montrer la clémence d’une nature généreuse, toujours prête à faire oublier un triste et trop long hiver. Cette douce chaleur qui cajolait ma peau, s’amusant déjà à faire ressortir mes tâches de rousseur, la vue d’une primevert précocement éclose et la pensée de passer la journée avec celle qui m’était douce, de pouvoir lui transmettre le temps d’une étreinte toute la volupté qui m’habitait, avaient suffi à remplir mon âme d’un parfum printanier.

J’avais depuis peu fait l’acquisition d’un chapeau presque ovale, en feutre noir, le dessus légèrement enfoncé, les bords finement relevés, dont j’étais particulièrement fier. Or ce n’est pas le genre d’accessoire qui s’accorde facilement avec d’autres tenues et après un moment d’incertitudes et de tourmentes délicieuses, je jetai mon dévolu sur un pantalon de toile blanc et une veste de costume sombre pour l’accompagner, ce qui n’était pas sans dénoter une pointe de fantaisie de ma part, mais après tout…

Ainsi, le menton haut et plein de vanité en me représentant déjà l’effet que j’allai produire sur ma jeune jouvencelle qui ne manquerait pas d’être comblée, je m’en allai gaiement. Avec un plaisir malicieux je prenais la pause pour faire du stop, laissant mon esprit vagabonder sur les sentiers humides des bois de mon village, me voyant bientôt ramasser morilles et coucous dans la rosée du matin, emporté par la course à la cueillette entre mes différents voisins.

C’est donc plein d’entrain que je montai dans cette voiture. L’automobiliste ne semblait pas partager la douceur de mes sentiments, et après un très sec « Z’allez où » et son grognement après le commentaire de sa femme suite à ma réponse « Tu vois chéri on a bien fait c’est sur notre route ! », je compris que c’était à contre cœur qu’il s’était embarrassé de moi et qu’il ne faudrait attendre de sa part nulle bienveillance. Mais après tout qu’importait, il me conduirait bon gré mal gré vers ma bien-aimée.

Il reprit les hostilités ayant su que j’étudiais les lettres, en m’accablant d’un ton méprisant de l’inutilité de la chose. Je fus pris de pitié pour cet homme qui semblait si insensible et regrettait de ne pas pouvoir lui faire partager mon lyrisme. « Mais, après tout, me dis-je, peut-être est-il heureux ainsi. Laissons le s’écouter, il sera satisfait et je n’y perdrais rien. »

Puis, plus hautain que jamais, il me détailla de haut en bas et, me voyant de la sorte habillé, me railla : « Ca marche bien le stop avec ce déguisement ? Pasque sinon y’a des bus… » J’étais de bien trop belle humeur pour m’en vexer, aussi je répondis d’une voix grave et triste : « C’est que, monsieur, je n’ai guère le choix. Je me rends à l’enterrement de mon père et la voiture de mon oncle qui devais m’y emmener a elle aussi crevé… » Silence lourd et étouffant, sa femme suffoque dans son indignation et se prépare après mon départ à violemment remettre son mari à sa place.

Ayant profité de la situation pour me faire déposer plus près encore de mon lieu de rendez-vous, je descendis l’air abattu et lâchai : « Merci du fond du cœur, votre amabilité ma beaucoup touché. Au revoir et bonne journée madame ! » Je les regardai s’éloigner, faisant semblant d’écraser une larme et vis la femme agiter des bras haineux. Vraiment, quelle magnifique journée !

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27 janvier 2010 3 27 /01 /janvier /2010 00:05

 

            Je connais les femmes, j’ai quand même lu « les hommes viennent de Mars les femmes de Vénus » ! Et puis fort de l’expérience acquise de mes dix sept longues années je suis à même de donner des conseils et presque d’en faire un mode d’emploi ( en coréen comme les grille-pains, de toute façon cela ne change pas grand chose les hommes savent que les femmes sont incompréhensibles). Notons tout de même qu’il me reste quelques mystères à éclaircir, notamment pourquoi ma mère, à en juger d’après son humeur, avait ses règles tous les week-ends…

            Je suis donc dans la voiture d’un homme qui a peur. Il a fait son service son militaire à Djibouti, il a survécu aux épisodes 3 a 697 de Derrick vus chez sa grand mère quand elle le gardait étant jeune et pourtant là, il craque, il est atterré même : il va rejoindre sa femme pour les soldes !  Entendons nous bien : pas seulement la petite boutique que madame a fait la veille et où elle reste deux heures sans rien acheté après avoir essayé la moitié des vêtements disponibles y compris ceux en vitrine que la vendeuses s’évertue à enlever du mannequin en plastique et pourtant désespérément mieux pourvu qu’elle, non là elle y va dès le premier jour des soldes, quand ces hordes barbares de frénétiques des prix cassés ( comme les pieds de leurs maris ), ces masses gluantes et beuglantes s’en vont à l’assaut des même hardes à quérir vidant tour à tour les magasins, les portefeuilles familiaux et leurs même maris de leur énergie vitale ! Il craint donc, d’autant qu’elle lui a dit d’un ton désolé « chéri j’ai plus rien à mettre » ce qui signifie traduit au masculin « mon pauvre tu vas cracher les thunes » et il a raison le bougre, elle s’apprête à le saigner !

Mais là n’est pas le pire, il l’aime et quand on aime on ne compte pas… du moins pas devant l’autre, c’est impoli. Non le pire c’est qu’il a peur de la décevoir ! Le fou entends-je crier par d’aucuns dont l’épouse n’est pas à côté. Attendons qu’elle revienne et parlons-en… Bref il se souvient qu’elle lui en a voulu après qu’elle ait acheter cet ensemble fuchsia qui une fois à la maison passa de magnifique à horrible, qu’elle ne l’avait acheté que pour lui faire plaisir et qu’il n’avait aucun goût, d’ailleurs elle ne l’a jamais porté ! Comment donc savoir ce qu’il faut dire quand au final tout sera de sa faute ?

Je ne peux pas résister devant cet homme au destin tragique et une virile compassion me pousse à lui offrir la solution. Je lui demande donc ce qu’il dit lorsqu’elle se présente au sortir de la cabine d’essayage, saucissonnée dans une tunique infâme ou mille bougresses ont avant elle sué. Réponse classique : il dit ce qu’il pense par des phrases courtes ! La double erreur qui est fatale et pourtant si commune. J’explique donc lentement à l’étroit esprit masculin qu’il est combien il a tort. Tout d’abord il ne faut pas ce contenter d’une moue et d’une phrase façon « j’aime bien celui-là » car à cet instant il est finit. Il doit avant tout lui demander de tourner un peu, de fermer les boutons,  de bouger, lui faire croire qu’il s’intéresse un tant soit peu à l’emballage. Ensuite c’est une phase plus technique : il convient de lui demander subtilement son avis et d’abonder dans son sens, lui expliquant pourquoi elle a raison et combien elle a bon goût. S’il faut pourtant refuser, le prix est souvent un très bon motif, on lui dira alors simplement que la coupe ne lui réussit pas, qu’elle ne la met pas en valeur ou même pire la grossit (à manipuler avec précaution tout de même) ou alors que la couleur ne met pas assez en valeur son teint. Et là madame sera enfin satisfaite.

Ayant fini mon explication, mon chauffeur reste bouche bée, c’est l’illumination pour lui, homme, une part de la femme se dévoile à ses yeux, éblouissante de simplicité. Il se sent ridicule : comment ne pas y avoir penser ? Puis son regard vif comme une courgette se charge  alors à mon égard de remerciement dans lesquels il se noie. Là, en grand vainqueur j’assène un « pour dominer les femmes suffit de leur faire croire qu’elles nous sont supérieur ! » Rire gras et viril… Toi mon pauvre t’es mal barré, je pense donc, sachant que bien évidemment en dépit de ce qu’il dit devant ses potes c’est madame qui le dirige d’une main de fer et le voir s’enliser dans sa suffisance, et ce qu’il croit être son autorité me rend condescendent.

Pourtant au bout d’un moment je le vois à nouveau songeur. Il finit par m’avouer que  sa femme est dépensière et qu’il risque en lui donnant raison dans ses choix de l’inciter à acheter, ce qui serait douloureux en raison de l’état actuel de ses finances. Mon regard s’illumine et ma bouche se fend d’un sourire pernicieux. « Il reste alors la technique secrète » et je lui explique donc la solution d’urgence.

Après avoir s’être à nouveau perdu en remerciement, il me dépose là avec dans la main ses cartes de crédit, pour lesquelles il va dans l’instant faire opposition. Madame repassera pour les soldes mais n’aura aucune raison d’en vouloir à monsieur, et moi je suis arrivé à destination après avoir accompli ma BA.

Je le recroisai le soir, tout aussi livide que moi à la caisse d’un magasin chacun avec nos épuisantes compagnes respectives, sa femme remplissant un chèque avec devant elle des sacs bondés, moi attendant le couperet de l’addition à mon tour. Il me fusilla du regard .

 Le soir je notai pour moi même : « rien n’arrête une femme qui fait les soldes » puis après quelques instants de réflexion, je repris mon stylo pour écrire « toujours suivre les conseils que l’on donne aux autres ! »

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